L'évolution de la conscience à travers les temps, Sylvain Buret et Delphine Ray

Conférence du 2 Décembre 2011

La vision intégrative nous apprend que la psychogenèse suit la sociogenèse, c'est-à-dire que la construction de la personnalité suit les mêmes étapes de développement que l’humanité a parcouru depuis la préhistoire. 
Tout se passe comme si chaque individu rejoue en accéléré l’évolution que l’humanité a connue depuis des millénaires. La santé humaine est intimement liée à la manière dont les individus traversent les crises de passages liées à chacune des strates de l’évolution.        
Pour rendre cette compréhension plus aisée, les pionniers de cette vision globale et intégrative de la conscience, Don Beck et Graves, ont attribué à chacune de ses étapes une couleur.
Carl Graves et Ken Wilber ont parlé des mêmes niveaux évolutifs sans se connaître sauf que Graves a creusé.
Nous sommes toujours en complexification de la conscience aujourd’hui. Ce système est basé sur l’étude des systèmes de valeurs spécifiques aux strates de l’évolution. Il était exclus pour Graves qu’il y ait un système de valeurs qui valait plus qu’un autre. Nous portons toutes les strates de l’évolution à l’intérieur de nous. Si nous portons un jugement dessus, c’est comme si nous condamnions une partie du socle sur lequel nous avons grandi.  Graves a mis des couleurs pour faciliter la compréhension des strates successives. On n'est pas moins évolué ou mieux évolués que nos prédécesseurs.  La conscience se complexifie, ce n’est pas une question de hiérarchie.  Nous repassons par tous les stades de l’humanité pour nous développer.
Beige survie il ya 100000 ans
Mauve la conscience, la cohésion du groupe il ya 50000 ans
Rouge l’affirmation de soi, le pouvoir il ya 10000 ans
Bleu l’ordre il ya 5000 ans
Orange il y a 300ans
Vert il y a 150 ans
Jaune il y a 50 ans
Turquoise il y a 30 ans

Chaque étape transcende et inclue la précédente. A chaque fois que nous passons à une autre étape de conscience , nous allons vers quelque chose de nouveau.

Pour éclairer cette vision, voilà un éclairage sur le premier code, le code beige:

Le code beige
C’est le premier code de la spirale, celui qui correspond au premier âge de l’humanité. Avant l’outil, l’homme était nu sur la terre ; il pouvait être la proie de tous les animaux autour de lui, il vivait constamment dans la menace que quelque chose pouvait lui arriver.  C’est le code qui nous parle du développement du cerveau reptilien, celui qui commande les fonctions élémentaires : manger, respirer, s’abriter.  Il est fondamentalement lié au corps, dans son sens le plus primaire, le plus naturel par opposition au culturel qui vient l’habiller d’attributs, de symboles qui l’élèvent au dessus de lui-même.  Aujourd’hui, beaucoup de pays au monde vivent encore le code beige. Beaucoup de personnes vivent encore dans la survie extrême.  IL s’agit de trouver de quoi manger, de quoi s’abriter, de quoi assurer son corps, le prévenir des blessures, des maladies. C’est à ce niveau là de conscience de l’humanité que nous sommes en rapport direct avec la pulsion de vie : il s’agit de garder la vie coûte que coûte. Elle est liée à la peur de disparaître, de s’enfoncer dans les abîmes du néant.  La pulsion qui gouverne cette première étape est extrêmement puissante, elle est toute la force de la vie jaillissante.  Ce code là est présent à la naissance. C’est un code dont nous sommes souvent coupées dans nos sociétés occidentales, alors que cette énergie est aussi notre base. Vivre en harmonie avec le code beige, c’est transcender cette puissance de vie, accepter la peur de disparaître qui l’accompagne pour l’inclure dans nos mouvements (internes). 

Livre conseillé: La révolution de la pensée intégrale, Patrick Drouot.